Cathryn Streifel
Program Director
PACE s'efforce également de mettre en relation les journalistes, les décideurs et les jeunes leaders présents au webinaire, afin de promouvoir des reportages de qualité sur l'utilisation durable de la contraception.
July 13, 2021
Program Director
Africa Director, Regional Representative for West and Central Africa
Dans de nombreux pays, les jeunes âgées de 15 à 24 ans présentent des taux d’abandon de la contraception plus élevés que les femmes plus âgées. Afin d’en discuter les causes et d’identifier des solutions au niveau politique, PACE a organisé, le 26 mai, un dialogue politique virtuel de deux heures sur l’abandon de la contraception chez les jeunes en Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Réseau des femmes sénégalaises pour la promotion de la planification familiale et Knowledge SUCCESS. L’événement visait à renforcer l’engagement des décideurs politiques régionaux pour traiter les obstacles à l’utilisation durable de la contraception chez les jeunes et à créer des opportunités de collaboration entre les organisations dirigées par des jeunes, les journalistes et les jeunes chercheurs.
Ce dialogue politique innovant a permis de tirer trois grandes leçons sur l’engagement significatif des jeunes dans les politiques et les programmes de planification familiale :
Fatou Diop (Alliance nationale des jeunes pour la santé de la reproduction et la planification familiale – Sénégal) et Rachid Awal (African Youth and Adolescents Network – Niger) – représentant des organisations de jeunes – ont présenté des résultats clés sur l’abandon de la contraception par les jeunes, en s’appuyant sur une note de politique de PACE. Ils ont souligné, entre autres, que les jeunes peuvent être particulièrement sensibles aux effets secondaires et qu’ils sont confrontés à des obstacles importants, tels que les préjugés des prestataires, pour accéder à des services de planification familiale de qualité. Ils ont exposé sept recommandations politiques pour surmonter ces obstacles, telles qu’un counseling de qualité incluant des mécanismes de suivi actif entre les rendez-vous et l’accès effectif à la gamme complète des méthodes contraceptives.
Hervé Bassinga (Institut supérieur des sciences de la population), a présenté les résultats d’une analyse par les étudiants du premier programme de communication pour les politiques de PACE en Afrique de l’Ouest, sur l’ouverture des contextes et des programmes nationaux pour l’utilisation durable de la contraception chez les jeunes au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Togo. Sa présentation a montré que plusieurs bonnes pratiques de soutien à l’utilisation durable de la contraception chez les jeunes ne sont actuellement pas reflétées dans les politiques des pays et qu’une attention accrue est nécessaire, au niveau politique, pour soutenir la continuation contraceptive. Par exemple, quatre de ces cinq pays n’ont ni loi ou politique favorisant l’accès des jeunes aux soins de planification familiale sans le consentement des deux parents ou du conjoint.
Au cours d’une table ronde animée par les jeunes leaders, plusieurs décideurs politiques de haut niveau, dont l’Honorable Assoupi Amèle Adjeh, parlementaire togolaise, le Dr Siré Camara, fonctionnaire du Ministère de la Santé de Guinée Conakry, Fatimata Sanou Touré, magistrate burkinabè, et Angelo Évariste Ahouandjinou, maire de la plus grande commune du Bénin, ont approuvé les recommandations de la note de politique. Ils ont insisté sur l’importance d’impliquer les jeunes dans les discussions, depuis le niveau communautaire jusqu’au niveau national, sur la manière de soutenir la poursuite de la contraception chez les jeunes. Fatou Diop a insisté sur le fait que les jeunes ne doivent pas être vus comme de simples bénéficiaires de services à informer, mais être considérés comme des égaux ayant des idées novatrices sur la manière d’améliorer la continuation contraceptive.
Fatimata Sanou Toure et l’Honorable Assoupi Amèle Adjeh ont établi le lien entre l’abandon de la contraception chez les jeunes et la question des grossesses non désirées chez les jeunes scolarisées. Le Dr Siré Camara a indiqué qu’en Guinée, les infirmeries des écoles et des universités sont en mesure d’offrir des services de planification familiale.
Fatimata Sanou Touré et le Dr Siré Camara ont également souligné que, même lorsque de bonnes politiques sont en place, leur mise en œuvre demeure problématique. Par exemple, alors que les contraceptifs sont gratuits dans le secteur public dans de nombreux pays, les jeunes préfèrent souvent se les procurer dans le secteur privé. L’Honorable Assoupi Amèle Adjeh a suggéré que les prestataires refusant de fournir des services aux jeunes devraient en supporter les conséquences juridiques. Angelo Évariste Ahouandjinou a également indiqué qu’une ligne budgétaire pour les contraceptifs existe dans sa municipalité et que des informations sur la planification familiale sont disponibles pour les jeunes.
Cet événement a réuni plus de 85 participants, dont plusieurs journalistes ouest-africains. PACE soutient la participation d’organisations de jeunes pour traduire les recommandations en actions politiques: une table ronde sur l’utilisation des données mettra en relation les jeunes leaders et des jeunes chercheurs formé en communication pour les politiques; une formation sur mesure sera mise en œuvre pour renforcer les capacités de communication stratégique des organisations de jeunes afin de soutenir leur implication croissante pour une redevabilité quant à la mise en œuvre des engagements politiques dans leurs pays respectifs. PACE s’efforce également de mettre en relation les journalistes, les décideurs et les jeunes leaders présents au webinaire, afin de promouvoir des reportages de qualité sur l’utilisation durable de la contraception.